La Chine affirme que l'enquête européenne sur les subventions automobiles aura un " impact négatif "
La Chine a averti jeudi qu'une enquête menée par l'Union européenne sur les subventions accordées par Pékin aux voitures électriques aurait un impact négatif sur ses relations commerciales avec le bloc, qu'elle accuse de "protectionnisme pur et simple".
L'enquête, annoncée mercredi, pourrait voir l'UE imposer des droits sur les voitures qui, selon elle, sont injustement vendues à un prix inférieur, au détriment des concurrents européens.
La Chine "estime que les mesures d'enquête proposées par l'UE visent à protéger sa propre industrie au nom d'une "concurrence loyale"... et auront un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'UE", a indiqué un communiqué du ministère du Commerce.
Il a déclaré que l'enquête constituait " un comportement protectionniste pur et simple qui perturberait et fausserait gravement la chaîne d'approvisionnement de l'industrie automobile mondiale, y compris celle de l'UE ".
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête antisubventions, s'engageant à protéger le bloc contre la concurrence déloyale.
Cette décision a été saluée comme un " signal positif " par les constructeurs automobiles européens et par les États membres de l'UE.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré lors d'une visite à Berlin que l'enquête était une "très bonne décision", tandis que le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, a déclaré qu'elle démontrait la "bonne attitude" et visait à lutter contre la "concurrence déloyale".
Pékin a déjà riposté à l'enquête, Wang Lutong, directeur général du département des affaires européennes du ministère chinois des Affaires étrangères, affirmant que " de nombreux membres de l'UE subventionnent leurs industries de véhicules électriques ".
" Dans quelle position est la commission pour lancer une enquête anti-subventions sur les véhicules électriques en provenance de Chine ? il a dit.
Mais l'Europe s'inquiète depuis longtemps de la dépendance du continent aux produits chinois, en particulier ceux nécessaires à l'orientation de l'UE vers les énergies propres.
Le chef du marché intérieur de l'UE, Thierry Breton, a mis en garde la semaine dernière contre une tendance émergente selon laquelle l'Europe serait "reléguée aux importations nettes de véhicules électriques ou de panneaux solaires".
La Chine pourrait dépasser le Japon pour devenir le premier constructeur automobile mondial cette année, selon certains experts.
Les constructeurs européens doivent également composer avec des subventions publiques aux véhicules électriques outre-Atlantique.
Pékin a appelé jeudi l'UE "à mener un dialogue et des consultations avec la partie chinoise, à créer un environnement de marché juste, non discriminatoire et prévisible pour le développement conjoint de l'industrie des véhicules électriques Chine-UE".
La Chine " accordera une attention particulière à la tendance protectionniste et aux actions de suivi de la partie européenne, et sauvegardera fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises ".
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