Emmanuel Macron a présenté son nouveau cap
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Après un remaniement du gouvernement marqué par l'arrivée de plusieurs figures emblématiques de la droite française (Rachida Dati, Catherine Vautrin...), un véritable changement de cap a été orchestré en ce début d'année 2024 en France. À l'occasion d'une conférence de presse organisée au Palais de l'Élysée mardi 16 janvier, le président de la République Emmanuel Macron a, pendant plus de deux heures, présenté les différentes lignes de la nouvelle orientation que le gouvernement devra suivre jusqu'en 2027.

Voici ce qu'il faut retenir des différentes annonces d'Emmanuel Macron :

Travail et pouvoir d'achat :

Le président de la République a annoncé avoir demandé au nouveau gouvernement de tout mettre en oeuvre pour permettre aux Français de "mieux gagner leur vie par le travail" d'ici la fin du quinquennat. Des négociations seront ainsi menées dans plusieurs secteurs "pour que la dynamique salariale soit au rendez-vous des efforts". De même, alors qu'Emmanuel Macron a prévu d'opérer à une baisse d'impôts de deux milliards d'euros pour les classes moyennes qui sera effective dès l'année 2025, il souhaite modifier la façon dont les fonctionnaires sont payés pour qu'ils soient davantage rémunérés "au mérite".

Parallèlement, le chef de l'Etat garde toujours en tête son ambition d'atteindre le plein emploi (un taux de chômage inférieur à 5 %) avant la fin de son mandat. Pour cela, Emmanuel Macron a affirmé vouloir durcir les règles de l'assurance chômage. Par exemple, les sanctions en cas de refus d'une offre d'emploi seront plus sévères qu'elles ne le sont à ce jour. Il souhaite également renforcer l'accompagnement des personnes au chômage et simplifier le processus d'embauches. "Notre pays sera aussi plus fort parce que davantage de Français travailleront", a-t-il affirmé.

Entreprises :

Dans le même esprit, et afin de dynamiser la croissance et l'activité économique du pays, Emmanuel Macron a annoncé déclarer la guerre aux "complexités qui protègent des rentes, des situations établies" en simplifiant les différentes normes imposées aux entreprises françaises. Ainsi, le chef de l'Etat entend davantage "libérer ceux qui font, qui osent, qui travaillent" en supprimant certaines normes, en réduisant les délais, en facilitant les embauches et en augmentant tous les seuils de déclenchement des obligations.

L'une des mesures visant à simplifier les démarches administratives des entreprises sera par exemple la mise en place du "principe 'dites-le nous une fois' pour qu'on cesse de demander et de redemander aux entreprises les mêmes informations". L'administration n'aura ainsi plus à demander des informations qu'elle a déjà réclamées "dans les deux dernières années".

Jeunesse, éducation et famille :

L'éducation est l'un des principaux axes du nouveau cap présenté par le président de la République mardi dernier. Plusieurs mesures concrètes ont été annoncées pour apprendre aux jeunes "ce que la République veut dire (...) et le sens profond du respect et de l'engagement". Favorable à ce que l'hymne national - la Marseillaise - soit enseigné et chanté dès la primaire, Emmanuel Macron souhaite également étendre l'expérimentation de la tenue unique (ou de l'uniforme) à l'école, ainsi que doubler le volume horaire de l'enseignement de l'éducation civique dès le collège. Le théâtre deviendra également "un passage obligé au collège dès la rentrée prochaine".

Le chef de l'Etat n'entend pas se limiter à l'école pour changer les habitudes des jeunes. Appelant à la responsabilité des parents en "renforçant l'exigence" vis-à-vis de ces derniers, Emmanuel Macron souhaite "déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants" (téléphone portable, ordinateur, télévision, jeux vidéo...), à travers de potentielles restrictions opérées "à la maison comme en classe".

À l'inverse du malthusianisme théorisé par l'économiste britannique Thomas Malthus, Emmanuel Macron veut relancer la natalité dans le pays. Pour cela, le président de la République a annoncé la mise en place d'un nouveau "congé de naissance" en remplacement de l'actuel congé parental, qui sera raccourci (il ne dépassera pas les six mois) mais qui sera mieux rémunéré. Parallèlement, un grand plan contre l'infertilité sera lancé.

Sécurité et immigration

"Avoir une France plus forte, c'est aussi assurer l'ordre en contrôlant mieux nos frontières, en luttant contre les incivilités ou contre la drogue." Par ces mots, le président de la République résume ses ambitions en matières de sécurité et d'immigration. Le "doublement de la présence policière dans nos rues" sera alors mis en place. De même, des opérations "place nette" seront menées chaque semaine contre le trafic de drogue dans toutes les catégories de ville.

Pour "contrôler l'immigration et améliorer l'intégration", le président de la République a rappelé la loi adoptée le 19 décembre dernier par l'Assemblée nationale. Le Conseil constitutionnel rendra sa décision quant à la régularité du texte le 25 janvier prochain. Sur ce sujet, le président de la République a d'ailleurs emprunté un slogan ("pour que la France reste la France") à l'extrême droite et notamment au président du parti politique Reconquête, Éric Zemmour, pendant la conférence de presse...

Dans le domaine de la santé, Emmanuel Macron a demandé la régularisation des médecins étrangers pour "mettre fin au scandale des déserts médicaux". Il a également annoncé un doublement des franchises médicales (de 50 centimes à 1 euro) dans le but de davantage responsabiliser les Français à l'enjeu des dépenses publiques.

Enfin, même si l'écologie et le sujet de l'énergie n'étaient vraisemblablement pas réellement à l'ordre du jour du président de la République, il a annoncé la construction de huit nouveaux réacteurs nucléaires de nouvelle génération - aussi appelés EPR - après les six premiers déjà lancés dans le pays.