Coupure d'électricité sur les sites olympiques de Paris 2024 pour protester contre les retraites : Union
Un syndicat français a déclaré que des membres travaillant dans le secteur de l'énergie avaient coupé jeudi l'électricité des chantiers du village olympique pour les Jeux de Paris 2024, ainsi que du stade principal du Stade de France.
L'approvisionnement en gaz et en électricité des sites ainsi que des centres de données a été coupé, a déclaré Sébastien Menesplier, secrétaire général de la branche énergie du syndicat extrémiste CGT, alors que les syndicats intensifient leurs actions pour contrecarrer la réforme controversée des retraites du gouvernement.
Les syndicats poursuivent leurs actions pour forcer le gouvernement à abandonner le plan, les transports et autres services publics étant perturbés en France pour le troisième jour consécutif.
Le gouvernement du président Emmanuel Macron a déclaré que le relèvement de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans et le durcissement des conditions d'une retraite à taux plein sont essentiels pour empêcher le système de sombrer dans le déficit.
"Face à un gouvernement qui refuse de bouger, nous aussi nous refusons de bouger", a déclaré Menesplier.
"J'en appelle à la responsabilité du gouvernement et du président de la république : retirez votre réforme et les électriciens et les gaziers travailleront pour le service public et l'intérêt général", a-t-il ajouté.
Environ trois cents employés étaient présents pour l'action qui les a vus trafiquer quatre câbles clés. Certains, cagoulés, levaient les bras et allumaient des fumigènes pour cacher ceux qui coupaient l'alimentation des caméras.
Le fournisseur d'électricité a alors cherché à intervenir rapidement à distance pour rétablir l'alimentation des zones sinistrées.
Des grévistes du secteur de l'énergie organisent depuis mardi des coupures de courant sauvages, plongeant certains sites à travers le pays dans le noir.
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a condamné mercredi les coupes sauvages tout en exprimant le respect du droit d'exprimer son désaccord dans la rue.
"Nous condamnons les appels à mettre notre économie à genoux parce que c'est irresponsable. La seule chose que nous voulons mettre à genoux, c'est le chômage", a-t-il ajouté.
Le gouvernement a adopté mercredi soir un obstacle législatif majeur pour son projet de loi lorsque la chambre haute du Sénat, dominée par la droite de l'opposition, a donné son approbation à l'article sur le relèvement de l'âge de la retraite.
Mais les syndicats français ont écrit dans une lettre commune à Macron que lui et son gouvernement étaient restés "silencieux" face à la mobilisation de la rue qui a connu six jours de manifestations de masse depuis le 19 janvier.
"Pour nos organisations, cette absence de réponse constitue un grave problème démocratique, elle conduit inévitablement à une situation qui pourrait devenir explosive", ont-ils déclaré, réitérant une demande de rencontre de l'Elysée avec Macron.
Mardi, des grèves ont entravé le pays et 1,28 million de personnes sont descendues dans la rue, selon les chiffres officiels.
Une nouvelle journée de protestations a été convoquée pour samedi et les syndicats ont appelé à une autre journée de grèves tous azimuts mercredi prochain.
Mais bon nombre des grèves actuelles sont de nature continue, ce qui signifie qu'il y avait encore des perturbations dans les systèmes de transport en commun, les trains et les aéroports français jeudi.
Les travailleurs de la plupart des sites d'expédition de carburant sont en grève bien que la production ne se soit pas arrêtée dans les raffineries et que les stations-service semblent toujours être approvisionnées.
Un vote des deux chambres du parlement sur la loi est attendu d'ici le milieu du mois ou le 26 mars au plus tard.
Le gouvernement espère pouvoir faire adopter le projet de loi avec le soutien de la droite, sans avoir recours à un mécanisme controversé qui contournerait un vote parlementaire mais risquerait de susciter davantage de colère chez les électeurs.
Environ deux personnes sur trois sont contre la réforme des retraites, mais à peu près le même nombre pensent qu'elle sera mise en œuvre, selon un sondage du groupe de sondage Elabe publié lundi.
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